Qu'est-ce
que la démocratie ?
La démocratie est le régime
politique dans lequel le pouvoir est détenu ou contrôlé
par le peuple (principe de souveraineté), sans qu'il y ait de
distinctions dues la naissance, la richesse, la compétence...
(principe d'égalité). En règle générale,
les démocraties sont indirectes ou représentatives, le
pouvoir s'exerçant par l'intermédiaire de représentants
désignés lors d'élections au suffrage universel.
Les autres principes et fondements
de la démocratie :
-
la liberté des individus ;
-
la règle de la majorité ;
-
l'existence d'une "constitution" et d'une juridiction associée (le Conseil constitutionnel en France) ;
-
la séparation des pouvoirs (législatif, exécutif et judiciaire) ;
-
la consultation régulière du peuple (élection et référendum) ;
-
la pluralité des partis politiques ;
-
l'indépendance de la justice.
Qu'est-ce
que la démocratie représentative ?
La démocratie représentative,
appelée aussi "démocratie délégative",
est l'une des formes de la démocratie dans laquelle les
citoyens expriment leur volonté par l'intermédiaire de
représentants élus à qui ils délèguent
leurs pouvoirs. Ces élus, qui représentent la volonté
générale, votent la loi et contrôlent
éventuellement le gouvernement.
Une des conditions pour que le
régime soit démocratique est que, grâce à
des élections ayant lieu à des échéances
régulières, le mandat des représentants soit
limité dans le temps (pas de charges à vie ou
héritées). Aucun gouvernement n'est jamais installé
définitivement. L'opposition est considérée
comme une force légitime et toutes les tendances sont admises
à s'exprimer. En outre, l'espoir d'accéder au
gouvernement est ouvert à tous.
La démocratie représentative
s'oppose à la démocratie directe, beaucoup moins
répandue, dans laquelle c'est peuple qui prend lui-même
les décisions.
La plupart des démocraties
actuelles ont adopté le système de la représentation
dès leur instauration.
Les limites de la démocratie
représentative :
-
Insuffisance de la représentativité. La composition socioprofessionnelle des élus est souvent très éloignée de celle du corps électoral (revenus, instruction, classes sociales, origine culturelle, sexe...).
-
Intérêts des élus ne coïncidant pas nécessairement avec ceux des électeurs.
-
Concentration des pouvoirs qui favorise la corruption.
-
Quasi-impossibilité d'être élu si l'on n'est pas candidat au nom d'un parti. L'élu agit alors en conformité avec la ligne politique de son parti et non en fonction de ses convictions propres.
-
Risque d'absentéisme.
-
Tendance à la concentration des forces politiques et souvent au bipartisme.
-
Conflit d'intérêts. Ex: députés qui déterminent eux-mêmes leurs propres salaires.
Qu'est-ce
que la démocratie participative ?
La démocratie participative
désigne l'ensemble des dispositifs et des procédures
qui permettent d'augmenter l'implication des citoyens dans la vie
politique et d'accroître leur rôle dans les prises de
décision.
Elle trouve son fondement dans les
lacunes de la démocratie représentative :
-
parlement non représentatif de la diversité de la société,
-
éloignement des élus du terrain et de la réalité quotidienne,
-
sentiment pour les citoyens de ne pas être compris des politiciens,
-
méfiance envers les hommes politiques,
-
faiblesse des contre-pouvoirs,
-
augmentation de l'abstention...
La démocratie participative
s'inspire des concepts qui ont été mis en place à
partir des années 1960 dans les nombreuses entreprises afin
d'améliorer l'organisation des postes de travail (management
participatif).
Par rapport à la démocratie
représentative et à la démocratie directe, la
démocratie participative se présente comme un système
mixte dans lequel le peuple délègue son pouvoir à
des représentants qui proposent et votent des lois, mais
conserve cependant le pouvoir de se saisir lui-même de
certaines questions.
Les caractéristiques d'une
démocratie participative sont :
-
l'extension du droit de vote et de sa fréquence, assortie de l'initiative législative (ex : via des pétitions);
-
la concertation dynamique, sous forme de débats libres, relative à des décisions aussi bien à échelle locale que nationale (exemple : Comités Consultatifs, Conseils de Quartiers...);
-
la mise en place d'un système organisé qui garantit que toutes les idées constructives et nouvelles des citoyens seront examinées de manière efficace.
Un système de démocratie
participative sera d'autant plus pérenne que toutes les
mesures décidées sont acceptables par la grande
majorité des personnes concernées et vont dans le sens
du "bien commun".
Les critiques faites à la
démocratie participative portent principalement sur :
-
la notion de démocratie participative qui n'est souvent qu'un simple discours rhétorique, sans réalité concrète, elle est parfois associée au populisme,
-
la représentativité des citoyens participants aux débats,
-
le rôle des conseils et comités qui se limite souvent à l'aspect "consultation", oubliant l'aspect "échanges entre acteurs",
-
la difficulté de savoir si les avis exprimés sont basés sur des considérations objectives ou sur la défense d'intérêts personnels;
-
la difficulté de vérifier la véracité des informations ayant servi à l'argumentation.
Qu'est-ce
que la démocratie directe ?
La démocratie directe est
l'une des formes premières de la démocratie dans
laquelle le peuple exerce directement le pouvoir politique, alors que
dans une démocratie représentative, il l'exerce de
manière indirecte.
Dans l'Antiquité et en
particulier au VIe siècle avant notre ère, des cités
ou des groupes sociaux étaient organisés en démocratie
directe.
Jean-Jacques Rousseau (1712-1778)
estime que la démocratie ne peut être que directe en se
fondant sur les droits naturels des êtres humains et sur le
pacte social qui les unit. Cependant, au XVIIe et au XVIII siècles,
de nombreux penseurs considèrent que la démocratie
directe n'est applicable que dans de petits pays, avec peu
d'habitants et ayant une structure sociale homogène.
Les Etats démocratiques
modernes qui se sont construits à partir de la fin du XVIIIe
siècle, sont caractérisés par une démocratie
représentative. La seule exception notable est la Suisse,
dotée d'une forme originale de démocratie directe que
facilite le fédéralisme.
La démocratie représentative
est critiquée sur le fait qu'elle dépossède le
peuple souverain de son pouvoir. La démocratie directe devient
alors une alternative. Certains pays ont ainsi intégré
des éléments de démocratie directe dans leurs
institutions pour que les citoyens soient davantage impliqués
dans les décisions politiques.
Exemples d'institutions ou de
mécanismes qui relèvent de la démocratie directe
ou semi directe :
- référendum,
- assemblées
locales,
- initiatives
populaires,
- pétitions...
Dans le secteur économique,
l'autogestion est une application de la démocratie directe.
Qu'est-ce
que la démocratie semi directe ?
La démocratie semi directe
est une forme de démocratie qui combine à la fois des
éléments de la démocratie directe et de la
démocratie représentative. On parle parfois de
démocratie semi représentative.
Comme dans une démocratie
représentative, les citoyens élisent leurs
représentants qu'ils chargent d'établir les lois, mais
ils peuvent aussi être amenés, lors de référendums
à approuver ou refuser des lois. C'est notamment le cas en
France, mais surtout en Suisse où l'usage du référendum
est fréquent, à l'échelle cantonale ou nationale
selon l'importance de la question.
"La souveraineté
nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants
ou par la voie du référendum." (Article 3 de la
Constitution de la France du 4 octobre 1958)
Dans certains cas les référendums
peuvent être d'initiative populaire, c'est-à-dire à
l'initiative des citoyens, comme en Suisse ou en Italie. En France,
le référendum d'initiative populaire n'existe que
partiellement. Il existe cependant un droit de pétition
(Article 72-1 alinéa 1) et la possibilité d'un
référendum local à l'initiative de l'assemblée
délibérante de la collectivité territoriale
(article 72-1 alinéa 2).
Un autre mécanisme de la
démocratie semi directe est le rappel (recall, en anglais) qui
peut être utilisé dans certains Etats des Etats-Unis. Il
permet à un nombre suffisant de citoyens de réclamer un
référendum afin d'interrompre le mandat d'un élu
ou d'un fonctionnaire. Ce fut le cas en 2003 pour Gray Davis, le
gouverneur de Californie.
Que sont la
dictocratie et la démocrature ?
Etymologie : ces deux mots sont
formés par l'association et condensation de dictature et de
démocratie.
La dictocratie (ou démocrature)
désigne un régime qui, sous l'apparence d'une
démocratie, fonctionne en réalité comme une
dictature. Une constitution est en place, des élections ont
lieu régulièrement, la liberté d'expression est
garantie dans les textes, cependant les élites en place
manipulent ces institutions afin de conserver leurs privilèges.
Cela peut être aussi le cas lorsqu'il existe une collusion
entre les médias et le pouvoir en place.
(Toutes les définitions
viennent du site toupie.org)
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